La paix, gage de développement
A l’aube de son 59ème anniversaire d’accession à la souveraineté internationale, la RDC demeure un Etat fragile d’un point de vue sécuritaire. Plusieurs personnes déplacées de guerre, des milliers de réfugiés, des personnes disparues, des infrastructures sociales de base détruites, une situation qui est à la base de l’extrême pauvreté des ménages.
La crise humanitaire qui secoue le Congo figure parmi les plus dramatiques de l’humanité. Près de 120 groupes armés locaux et étrangers s’improvisent en forces de défense dans plusieurs territoires. L’armée loyaliste manque les moyens suffisants pour traquer l’ennemi. Eu égard cette situation, de plus en plus des voix s’élèvent pour exiger le rétablissement de la paix dans les provinces affectées par les conflits en ce moment historique d’alternance pacifique au sommet de l’Etat.
Appuyé par le projet USAID, Solutions pour la Paix et le Relèvement (SPR) ; le Forum de paix a vécu à Kinshasa le 13 juin 2019
La Paix n’est pas une priorité mais une urgence !
; ceci en marge d’une mission de plaidoyer conduite par une délégation des cadres permanents de plaidoyer CPP des provinces du Nord et Sud-Kivu. Y ont pris part, plusieurs couches sociales de la population parmi lesquelles on peut citer : universitaires, acteurs politiques, leaders coutumiers et sociaux, représentation des jeunes et des femmes, peuple autochtone, personnes vivant avec handicap, personnes vivant avec albinisme.
L’approche du séminaire était innovante dans la mesure où des échanges directs entre les responsables politiques, leaders religieux, organisations internationales et missions diplomatiques ont eu lieu sur les causes des conflits et les pistes de solutions envisagées. La délégation était composée de chaque catégorie sociale ; une façon de transmettre fidèlement sans offusquer un détail les problèmes réels, conséquence du manque de paix. Car dit-on pour résoudre un problème, une nette analyse de l’origine ou la cause du problème est nécessaire. Ne peux mieux décrire un problème qu’une personne ayant vécu les conséquences de ce problème.
Le peuple autochtone a demandé aux décideurs, le respect des articles 11, 12, 13, 14 de la Constitution en ce sens qu’ils ont droit à la terre, à l’éducation et au pouvoir.
Les leaders coutumiers ont déploré l’usurpation de leur autorité par l’administration publique pour certains actes tels l’octroi des terres rurales et la désignation de leurs successeurs ceci en dépit des textes légaux démontrant les limites des compétences des uns et des autres.
Les défenseurs des droits des femmes ont plaidé pour l’application stricte des textes légaux en ce qui concerne la représentativité équitable des femmes dans les instances-clés, le soutien public à l’éducation des filles ainsi que la lutte contre les violences basées sur le genre.
Les personnes vivant avec handicap et albinisme ont demandé une intégration sociale en vue de bannir les préjugés non fondés qui se perpétuent sur eux. Ils ont demandé en outre, la prise en compte de leurs besoins spécifiques dans tous les secteurs vitaux de la vie.
Les leaders originaires de Béni ont lancé un appel de mobilisation de toute la communauté nationale pour une solution durable au manque de paix dans la région et depuis peu à l’élimination du virus Ebola qui ravage la région.
Les autres panélistes ont analysé les causes endogènes et exogènes de persistance de l’instabilité dans les provinces du Nord et Sud-Kivu et ont recommandé aux décideurs à tous les niveaux :
- la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire,
- la poursuite de la réforme des forces de sécurité,
- le respect des engagements du processus Démobilisation, Désarmement, Rapatriement et Réintégration (DDRR),
- l’intégration par nomination spéciale des groupes marginalisés dans les instances décisionnelles (femmes, jeunes, peuple autochtone, personnes vivant avec handicap, personnes vivant avec albinisme),
- la lutte contre l’impunité et la corruption. Les assises se sont clôturées par la signature des actes d’engagement pour la paix par les participants, résolus de promouvoir la paix.
« La paix est synonyme de développement » disait le Pape Jean Paul II d’heureuse mémoire. Sans paix, il est difficile de vivre le progrès social. La vie humaine est sacrée, stop à la guerre oui à la paix.