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RDC : Echec cuisant des concertations nationales ; la chaise du président est épargnée

Echec cuisant des concertations nationales - la chaise du président est épargnée - Chantal Faida

Conscient et persuadé de son échec à mettre fin aux souffrances indicibles de la population congolaise, le président Kabila avait pris l’option de réunir les forces vives de la nation, du 07 septembre au 05 octobre 2013, dans la capitale pour dégager les voies et moyens susceptibles de rétablir l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national en insufflant un nouveau dynamisme au sein de l’exécutif. Savoir quitter les choses avant le temps, une grandeur d’âme (que j’étais naïve) .

Au vu du bilan assorti de ces travaux, grande est ma déception de constater qu’il (le raïs) en sort ragaillardi, réconforté parce qu’au lieu de faire la remise reprise avec des nouvelles têtes, il se félicite plutôt des résolutions prises qui lui excuse sa politique d’essai-erreur, qu’il s’est ingénié à exploiter onze ans durant au grand dam de la population touchée par les conflits meurtriers. C’est ainsi qu’il n a trouvé d’autres mots que de dire : « soyez assurés que je vous ai entendu et que je vous ai compris » devant le parterre de concertateurs, le jour de la clôture.

Le Congo, mon pays rate une fois de plus le train de son histoire

En parcourant la trentaine de recommandations –bien peaufinées d’ailleurs- je constate qu’on s’est limité à épingler les problèmes patents sans en fustiger l’attitude sclérosante des responsables étatiques.

En matière de gouvernance démocratique, les sept cents délégués ont proposé l’adoption d’un code d’éthique en vue de la poursuite du bien commun, de la promotion de l’intégrité et du renoncement de la prise du pouvoir par les armes dans le comportement de l’ensemble des dirigeants. D’emblée, il transparaît à travers le voile que les anciennes autorités compétentes ont violé ces règles et qu’il faille –si on veut réellement changer les choses- un réaménagement, une recomposition urgente ou une sélection de nouvelles têtes à la hauteur de ces tâches. Chose qui n’a pas été faite trois semaines durant.

Alors que par le passé, des rencontres similaires ont été organisées, (la conférence de Goma sur la paix, la sécurité et le développement en 2008, le dialogue de Sun City en 2002, les accords de Lusaka en 2009, et j’en oublie d’autres) résultats : des beaux textes au, des lois bien élaborées, des verves d’orateurs, mais aucune volonté politique idoine quant à ce.

Autre exemple surprenant, en vue du renforcement de l’Etat de droit et de la pacification des provinces en conflit ; les délégués ont recommandé l’identification des étrangers au sein de l’armée, de la police et des services de sécurité et l’éradication des groupes armés nationaux et étrangers sans mentionner les personnes instigatrices de ces situations, qui pourtant continuent à occuper des postes de prise de décision au pays sans être inquiété. Mes lunettes d’observatrice avertie, j’ai senti une volonté manifeste de taire les causes profondes de souffrances de la population pour s’attaquer aux conséquences visibles. Es ce par peur ou par ignorance ? On ne guérit pas une pathologie en ménageant le patient, sinon, malgré votre indulgence, il succombera.

Aucune alternative visiblement, et par ricochet l’argent du contribuable a été dépensé pour rien, car toutes les recommandations manquent de pragmatisme sous-tendant leurs mises en œuvre. Les citoyens n’auront leurs yeux que pour pleurer encore une fois. La panacée aux crises multiformes congolaise c’est la refonte des institutions. J’ai dit!!!

Chantal Faida

Goma

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