Réseaux sociaux : opium de l’activisme au Congo
« Le Noir fait pitié, alors que l’Arabe fait peur ». Une phrase que j’ai entendue hier au cours d’une discussion très intéressante que j’ai eue avec un de mes meilleurs amis. Comparaison n’est pas raison j’en conviens, cependant il n’est un secret pour personne que face au règne de l’injustice, la résistance devient obligatoire. Le pourquoi du comment ici…
De l’état du citoyen engagé et consciencieux, on a simplifié les choses, le militantisme est déguisé en exercice d’observation passive et plaintive. C’est mon opinion !
Samedi passé, il a fait extrêmement chaud. Le soleil consumait ma petite tête dépourvue de brésiliennes ou mèches – depuis 2011 j’ai oublié tout ça parce que dans la vie il faut de fois refuser de se soumettre aux mœurs pour jauger son niveau d’engagement pour une cause – Je suis donc sortie humer l’air frais dans les rues de Goma, la plus belle ville du monde. Ah, qui est-ce que je vois devant moi, un vieil ami, militant de renom. Kanduki mpolo. Salutations cordiales, on passe aux choses sérieuses, l’échange citoyen …
Très cher, que penses-tu faire pour contribuer un tant soit peu pour arrêter les massacres ignobles qui persistent dans notre région, les enlèvements et/ou arrestations arbitraires des défenseurs des droits humains, le chômage criant de la population active, le manque de l’eau, bref l’accès aux services sociaux de base …
K.P : J’ai dénoncé et condamné tout cet état de choses sur mon mur Facebook, même sur mon compte Twitter et Google+. D’ailleurs, nous avons franchi, plus de 763 signatures pour la pétition lancée en ligne concernant la situation au Kivu avec les violences interminables.
Non sérieux ? Crois-tu vraiment que cela va donner les résultats attendus. Assis derrière ton écran, polluer l’espace virtuel des internautes avec des messages de lutte virtuelle, les résultats resteront virtuels et pas concrets.
K.P : Qu’est-ce qu’on n’a pas fait pour ce pays. Nous ne nous lasserons jamais de défendre la cause de la population, mais quand on instaure la terreur, on change de fusil d’épaule…
Autre temps, autres mœurs !
Face aux violations flagrantes de la dignité humaine et de la justice sociale, il urge pour les élus, activistes et défenseurs des droits humains congolais d’aiguiser des stratégies pour mener à bon port la lutte pour le bien-être de tous, mais que dalle !
Cette esquisse pour exprimer ma tristesse et mon désespoir qui me hante depuis peu avec l’avènement et surtout la maîtrise de l’outil Internet, mieux l’utilisation à tort et à raison des réseaux sociaux dans notre beau pays par les députés et quelques activistes.
« Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. » Aimé Césaire.
Je n’ai rien contre les pétitions en ligne, les posts et tweets très engageants et interpellateurs, les images et autres textes profonds que pondent ces derniers. Énergiquement, je m’oppose à la pensée selon laquelle, c’est la nouveauté et la meilleure méthode de lutter dans ce siècle de lumière technologique. A suivre…